Rydwen est née...




Naissance de Rydwen

jeudi 26 décembre 2002



      Mon col était prêt depuis un mois. Pour diverses raisons, je VOULAIS mon bébé. Ce 26 décembre j'avais rendez-vous à l'hôpital, pour une visite et un 3ème décollement des membranes.
      Après le décollement, pour éviter un nouvel échec, j'embarquai Olivier pour une longue promenade, ponctuée de sauts d'escaliers, de sprints, de pas chassés. Ca travaillait dans mon ventre... Pour finir, nous allâmes faire des petites courses : je voulais porter mes packs d'eau !
      Mon bébé allait venir. Cette fois, oui cette fois, les contractions étaient bien là. Rapprochées, douloureuses. Nous prenons le bus pour nous rendre à l'hôpital où, à 16h30, on me fait un monitoring : rien de très probant, ce n'est pas assez fort, plus assez régulier. On nous renvoie donc chez nous avec les fameuses consignes : "2h pliée en deux". Dans le bus déjà elles commencent... A la maison, en bonne élève, je prends des spasfons et tente le bain. Mais quelle idée, mais quelle horreur !!!! Pourquoi donc suis-je rentrée dans ce truc dont je n'arrive pas à sortir ?! Il n'aura fait que me mouiller ("remets-moi mes chaussettes Olivier s'il te plaît !"). Je gémis, me torts, c'est l'enfer ces contractions. Je me retrouve toutes les 3 minutes à 4 pattes, seule position qui me permet de supporter. Et je supplie un futur-papa désemparé d'appeler un taxi. Fidèle aux indications de la sage-femme il ne le fait pas (ça ne faisait qu'1 h), il faut presque que je l'engueule... Finalement on lui dit d'appeler les pompiers, il attend que je hurle pour composer le numéro... A 18h30 enfin ils sont là, et après une attente interminable pour obtenir le feu vert du médecin ils me sanglent et m'embarquent. Je suis une femme hurlante, qui échange pourtant quelques mots et plaisanteries entre 2 contractions.
      A l'hôpital la même sage-femme nous accueille : "Vous revoilà si vite ?" Test du col : ouvert à 4/5. Ne supportant pas du tout la douleur je supplie pour une péridurale, moi qui tenais tant à un accouchement "au naturel".
      On me transfert en salle d'accouchement. Pieds dans les étriers, je suis aveuglément les instructions de la sage-femme. Pourtant je n'arrive pas à me calmer, pas à respirer. Elle finit par me mimer la respiration, et enfin j'accroche. D'un coup la douleur la douleur reflue à l'arrière de mes pensées - j'en rigole, c'est tout à fait gérable. Si l'anesthésiste était venu à ce moment-là je l'aurai renvoyé. Mais de toute manière le col est déjà ouvert à 8.
      Je ris aux éclats quand je me vide les intestins deux fois de suite (beuh ça sent pas bon !), je suis sur un nuage.
      Bientôt il faut pousser. Je m'affole quand la sage-femme me dit que la petite est coincée et fatigue. Le premier coup de ciseaux provoque chez moi une petite indignation (ça fait mal !), mais j'en ai rien à faire je pousse. J'ai l'impression de n'arriver à rien, Olivier et la SF me disent le contraire (Olivier avec de l'admiration dans la voix). Lui qui pensait rester passif près de mon épaule me tient la tête pour me communiquer calme, force et douceur, il assiste à tout (assez choqué par l'épisio, il ne s'attendait pas à ce sang qui gicle), voit les touffes de cheveux puis le crâne qui apparaît. Encore un peu, moi poussant de toutes mes forces, et la tête est libre - je dois m'arrêter (oups..). Tout en même temps je sens/vois mon bébé tout mouillé sortir si rapidement et crier avant même que les pieds ne soient passés. On me pose la merveille sur le ventre, chaleur et amour incroyables m'envahissent pour ce petit être si différent de tout ce que j'aurais pu imaginer... Je la caresse en tremblant et l'embrasse tant que je peux. Je répète à l'infini : "C'est mon bébé, c'est mon bébé..."
      Le papa en est tout aussi vite tombé amoureux.

      Trop vite ils l'emmènent pour les soins. Je me retrouve seule, frissonnante. Quand elle revient, elle est propre et habillée... et on me la met en couveuse car sa température est un peu basse. La couveuse juste à côté de moi certes, mais je peux à peine la toucher d'une main. J'en suis très frustrée.
      Elle s'agite doucement, me regarde un peu de ses yeux presque fermés, finit par s'endormir. Je ne peux ni sentir son odeur, ni sa chaleur. Et le temps s'étire interminablement.
      On ne me la rendra qu'au bout de 2h30, pour monter dans la chambre. Où son papa me quittera pour rentrer et annoncer la nouvelle.

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