Eloïc est né...




Naissance d'Eloïc

jeudi 20 novembre 2003



      Le 20 au soir, je me sens patraque, moral bas, plus envie de bouger. J’ai des contractions que je sens de plus en plus, mais ça peut n’être que la fatigue. On mange, puis sur le coup de 21h je dis à Olivier que « C’est peut-être ce soir après tout ». Ca ne m’arrange pas, Rydwen est censée avoir la varicelle pendant quelques jours encore. Bon je retarde encore la décision d’aller faire un monito à l’hôpital « pour le cas où », rangeant un peu l’appart, préparant quand même mes affaires et celles de bébé pour la mater. On demande au parrain de Rydwen de nous amener à l’hôpital, il est trop tard pour que les bus circulent. Il arrive très vite, et à 21h45 on traverse les urgences pour aller côté mater’. Rydwen est dans la voiture avec son parrain, ils attendent le verdict. Je ne lui ai même pas dit au revoir…
      Une SF m’examine : ouverture à 4-5cm. On ne fait pas de monito finalement. Olivier court prévenir le parrain qui va garder Rydwen à la maison, pendant ce temps je vais en salle de travail, la seule qui reste et justement celle que je voulais (table d’accouchement sans étriers ), sort mes petites affaires, mets un CD dans le magnéto. La SF m’a laissée seule, il y a 4 accouchements au même moment, dont une césa en urgence, pour 2 SF et une élève.
      Olivier arrive, je lui demande de me masser doucement le ventre pendant les contractions qui font bien mal. On a tout oublié des cours d’haptonomie, tant pis. Dans un passage éclair de la SF, où elle regarde la dilatation (6-7cm), j’explique mon projet d’accouchement. Je suis bien tombée, elle-même a accouché tout pareil ! Elle m’explique juste pourquoi elle tient malgré tout à la perf – « Bon ok ». C’est l’élève qui me la pose… et reste avec nous pendant que la SF court à la césa.
      J’ai mal… Olivier tente de faire ce que je lui demande (le « modelage » de la jambe vu en hapto), ça n’aide pas suffisamment. J’essaye la respiration sophrologique, qui avait fait des miracles pour mon premier accouchement, mais là effet zéro.
      Je me retrouve sur la table, les pieds dans les cale-pieds, je veux déjà pousser. « C’est trop tôt, vous n’en êtes qu’à 8 ! » dit l’élève SF. Ah bon… Encore 5 minutes et « Je vous assure, je veux pousser ». « Bientôt, il reste encore un peu de col. » Je commence à pousser quand même, elle appelle d’autres femmes ! « Ca vient ça vient ! » En 3 poussées la tête était là, seul le menton restait à passer. Toutes 4 m’encouragent : « Doucement ! Tout doucement… Respirez ! » J’ai tellement mal… mais je m’incline devant leur nombre et pousse DOUCEMENT. Ca se déchire un peu, je le comprends à leurs commentaires, mais on me dit : « Voilà, vous pouvez l’attraper si vous voulez. » Maladroitement j’attrape mon petit bonhomme, il me semble minuscule ! « Il est plus petit que Rydwen à la naissance finalement ! » J’apprendrai que non, au contraire. Posé sur mon ventre, la première chose qu’il ai faite a été de lever la tête pour regarder dans tous les sens… Il était 22h48.
      Après je ne me rappelle plus de la chronologie. J’étais émerveillée, mais me disais surtout : « Ouf c’est fini… » Si ça avait dû durer plus longtemps je ne sais pas comment j’aurais fait, avec la douleur. A un moment j’ai demandé si je pouvais le mettre tout de suite au sein. Dans le même temps il fallait évacuer le placenta, recoudre mon "éraflure".
      Gros moment de doute : il manquait un bon morceau de membrane. La SF était là pour l’expulsion du placenta, elle a pris les choses en mains, notant au passage que si révision utérine il fallait, la perf allait être bien utile car on devrait m’endormir. Doucement, patiemment, elle a massé et massé mon ventre, tirant le plus délicatement du monde sur le bout sortant… ça a fini par venir : la 2ème moitié était là !
      On a quand même emmené mon petit bout pour le test d’agpar et l’aspiration, le papa suivant. Au retour Olivier me dit : « Il attrapait tous les tuyaux ! En essayant de les retirer… » Les femmes étaient assez sciées de sa vivacité. Avec Olivier on s’est regardé « Encore un tonique. » Pire que Rydwen à dire vrai, ça promettait ! Par contre je ne l’ai pas trouvé beau.
      Enfin voilà, a suivi une longue attente que tous les 3 dans la salle, les autres accouchements continuaient… J’ai fini par dire à mon chéri de rentrer, il était quand même minuit 45 et on ne savait pas comment le parrain se débrouillait avec notre petit ange Rydwen. Plus tard on m’a montée dans la chambre, Eloïc dormait.
      Pour l’anecdote (pas très marrante) : je suis restée 4 jours à la maternité puis Olivier a emmené Rydwen chez le médecin pour vérifier l’évolution de sa varicelle. « Mais elle ne l’a jamais eue ! C’est une virose. » Pendant ce temps je voyais le pédiatre qui hésitait beaucoup à me laisser sortir, Eloïc étant encore sur une courbe de poids descendante. Mais je craquais loin des miens, même si ces quelques jours seule avec Eloïc m’a permis de mieux faire connaissance avec lui que si j’étais directement rentrée. Dès le départ Rydwen a été géniale, ne se montrant pas jalouse pour un sou, pas trop trop curieuse non plus (elle ne veut pas toujours le toucher), et faisant des efforts pour être douce avec lui, comme nous lui demandons.

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